Plaidoyer pour la jeunesse en difficulté, l’urgence d’agir

Apprentis d’Auteuil formule ses propositions pour la jeunesse en difficulté aux candidats de 2012

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Apprentis d’Auteuil a rendu public ce mardi 29 novembre son « Plaidoyer pour la jeunesse en difficulté ». Cet ouvrage, à l’attention des candidats aux élections présidentielle et législatives, dévoile plusieurs propositions concrètes pour la jeunesse en difficulté.

« Des solutions existent, nous en sommes convaincus. Chaque jour, nous les explorons dans trois domaines prioritaires : la lutte contre la déscolarisation, le soutien aux familles dans leur mission éducative et l’accompagnement des jeunes vers une insertion professionnelle et sociale », explique François Content, directeur général d’Apprentis d’Auteuil.

Apprentis d’Auteuil estime qu’il est temps que les hommes politiques s’emparent du sujet de la jeunesse en difficulté et qu’ils en fassent une priorité du prochain quinquennat. « Les jeunes ne peuvent plus être un objet de discours ou de débat : ils s’imposent comme sujet d’action », insiste François Content.

Pour Apprentis d’Auteuil, il est urgent de :

1. Réagir face au décrochage scolaire

Le constat d’urgence

  • 150 000 jeunes par an sortent du système scolaire « sans diplôme » (1) : ils n’ont obtenu aucun diplôme de second cycle de l’enseignement secondaire, c’est-à-dire ni CAP, ni BEP, ni baccalauréat.
  • 40% des écoliers ne possèdent pas les acquis censés être maîtrisés à la fin de l’école primaire (2).
  • 1 jeune sur 5 ne sait pas lire correctement (3).

Les propositions d’Apprentis d’Auteuil

  • Rénover en profondeur le collège pour favoriser l’innovation pédagogique et la personnalisation des parcours afin d’en faire un véritable outil pour l’égalité des chances
    Aujourd’hui encore, le collège offre le plus souvent une pédagogie uniformisée et des parcours normalisés. Il ne permet pas aux élèves en grande difficulté, aux « décrocheurs », de combler les lacunes héritées du primaire pour maîtriser les apprentissages fondamentaux en fin de cycle.
  • Investir dans l’internat, en contribuant de façon significative et durable à leur financement
    Eloignés pour un temps de leur environnement habituel, les jeunes en décrochage scolaire trouvent en internat le cadre structurant et l’accompagnement éducatif dont ils ont besoin pour réussir.

2. Réaffirmer le rôle éducatif des parents

Le constat d’urgence

  • Plus de 2 millions d’enfants vivent dans une famille pauvre (4).
  • Près de 300 000 enfants ont bénéficié de l’Aide sociale à l’enfance en 2009, soit 15 000 de plus qu’en 2005 (5).
  • 1 famille monoparentale sur 3 est pauvre (6).

Les propositions d’Apprentis d’Auteuil

  • Soutenir les familles par une politique de prévention affirmée et financer le développement de «Maisons des familles »
    Les « Maisons des familles », telles que les expérimente Apprentis d’Auteuil avec succès, sont des structures qui parient sur la capacité des familles à rechercher et à construire collectivement les solutions à leurs problèmes.
  • Développer les modes d’accueil collectifs dédiés à la petite enfance dans les quartiers sensibles
    Face au constat de la précarisation et de la fragilisation de certaines familles, Apprentis d’Auteuil appelle à faire preuve d’une volonté politique forte pour démultiplier les modes d’accueil collectifs dans les quartiers sensibles.

3. Réinventer l’entrée dans la vie active

Le constat d’urgence

  • 52 % des jeunes sans aucun diplôme de l’enseignement secondaire sont au chômage (7). C’est cinq fois plus que les diplômés de l’enseignement supérieur (9%).
  • 1 jeune sur 5 âgé de 18 à 25 ans est pauvre (8).

Les propositions d’Apprentis d’Auteuil

  • Créer un cadre spécifique pour les 16-25 ans, reconnaissant cette période comme une transition entre l’enfance et l’âge adulte
    Les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire sans projet de formation, ni emploi, se retrouvent sans statut et hors de tout dispositif. Sans appui familial pour certains, ils sont du jour au lendemain livrés à eux-mêmes. Eux aussi sont adultes en devenir : ils doivent pouvoir être aidés et soutenus pour accéder progressivement à l’autonomie.
    Le cas des Mineurs étrangers isolés (MEI)

    Apprentis d’Auteuil plaide en faveur d’un statut global pour les MEI, harmonisé à l’échelle européenne, offrant un cadre juridique spécifique, clair et adapté.
  • Développer des dispositifs d’accès à l’alternance pour les jeunes de niveau CAP et privilégier des financements pluriannuels pour ces dispositifs
    L’essor des formations en alternance profite davantage aux jeunes engagés dans des études supérieures qu’aux jeunes les moins diplômés. Pour y remédier, il est nécessaire d’accompagner ces derniers pour les rendre éligibles et aptes à l’alternance, et prévenir ainsi les risques de rupture de contrat.
  • Lancer un plan d’urgence pour le logement des moins de 25 ans
    Il est nécessaire de créer une offre diversifiée de logements spécifiques pour les 16-25 ans, en particulier les plus fragilisés.

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Contact : plaidoyer.jeunesse@apprentis-auteuil.org

(1)  Rapport de la Mission parlementaire sur la prévention de la délinquance des mineurs et jeunes majeurs, 2010
(2)  « L’Education nationale en chiffres », ministère de l’Education nationale, 2009
(3)  Evaluation de la JAPD, 2009- Jeunes âgés de 17 à 25 ans
(4)  Enquête « Revenus fiscaux et sociaux », Insee, 2008 (seuil établi à 60 % du revenu médian)
(5)  « Les bénéficiaires de l’aide sociale départementale en 2009 », DREES, 2011
(6)  Rapport « précarité et protection des droits de l’enfant », La Défenseur des Enfants, 2010
(7)  Enquête RERS 2010, Ministère de l’Education Nationale – Jeunes sortis depuis moins de cinq ans de formation initiale
(8)  Enquête « Revenus et patrimoines des ménages », Insee, 2009 (seuil de pauvreté établi à 60 % du revenu médian)